Violoniste, chef de chœur, chef d’orchestre, compositeur, Michel Ouremanov et ses cinquante années de carrière impressionnent.

Pour fêter son jubilé, un concert exceptionnel aura lieu le dimanche 21 avril 2024 à Belz (Morbihan).

Nous avons rencontré une personnalité sensible et pétrie d’humanité. Le musicien Michel Ouremanov, qui est à la fois violoniste, chef de chœur, chef d’orchestre et compositeur, a côtoyé ou accompagné des grands noms tels que Gilles Servat ou Alan Stivell.Il a joué au sein d’orchestres philarmoniques et s’est produit à l’international. 

Dimanche 21 avril 2024, c’est à l’église Saint-Saturnin de Belz (Morbihan), à 15h, que 80 choristes et musiciens des formations Arpèges, La Grand’Voile, Chant du Large et Ardarah invitent le public à un fabuleux concert pour fêter son jubilé.

Quelles sont les rencontres qui ont marqué votre parcours musical?

La question est difficile, elles sont si nombreuses. Mais il y a deux personnalités qui n’appartenaient pas au monde de la musique, mais que j’ai rencontrées grâce à elle, à commencer par Per Jakez Hélias. Je me suis retrouvé assis à ses côtés dans un avion lors d’un déplacement professionnel. J’avais une vingtaine d’années, j’étais tétanisé par sa présence et c’est lui qui a engagé la conversation. Ca a été un coup de foudre amical. Il m’a rappelé mon grand-père que je venais de perdre. Nous avons gardé le contact par la suite, notre relation était chaleureuse, complice. Le jour de sa mort, j’étais inconsolable.

La seconde rencontre, c’est avec la veuve du poète René Guy Cadou, Hélène. J’avais mis l’un de ses poèmes, Automne, en musique, chanté alors par le chœur d’Elven dont j’assurais la direction. Hélène Cadou a voulu me rencontrer. Elle avait plus de 80 ans à l’époque et cette rencontre m’a marquée. C’était une femme solaire. Là encore, c’était une rencontre humainement inoubliable.

En regardant votre parcours, vous avez des regrets?

Non. Mon métier dans l’enseignement m’a permis de vivre ma passion pour la musique. J’ai participé à mon premier concert en septembre 1973 au repas des anciens de Ploemeur. Si à l’époque on m’avait dit que je ferai un tel parcours, je n’y aurais pas cru.

Est-ce qu’il y a une signature Michel Ouremanov, une singularité dans votre approche?

Les choristes disent souvent de moi que je suis patient. Il faut savoir vaincre les difficultés plutôt que de les fuir. S’emporter est vain. Quand j’aborde un chant, je le décortique note par note. Alors la difficulté peut être surmontée. C’est une leçon d’humilité que j’ai apprise au conservatoire. C’est un gros travail en amont des répétitions. Mais c’est rassurant pour les choristes et musiciens et cela s’avère être stimulant pour tous. Ils apprécient aussi l’originalité des répertoires proposés.

Classique ou originalité?

Dans les formations que je dirige, il y a des standards que le public attend. Mais j’aime aussi sortir des sentiers battus, faire découvrir des titres et chansons inconnus de Jean Vieillot par exemple, très connu au XVIIème siècle et tombé dans l’oubli, que la chorale Arpèges présente à son répertoire.

L’originalité, c’est encore d’harmoniser de façon classique des chants de marins traditionnels. C’est osé, mais le public, d’abord surpris, est conquis. Tradition et harmonisation classique ne sont pas antinomiques, bien au contraire.

Vous jouez du violon, dirigez des chœurs Et la composition?

J’ai écrit et composé des musiques de films, de documentaires et courts-métrages pour les télévisions du monde entier (France, Europe, Chine, Canada…), composé des chansons enfantines, mais aussi pour Arpèges un Ave Maria, ou des titres pour Chant du Large et La Grand’Voile, des compositions de tous styles.

Des projets?

J’aimerais enregistrer de nouveaux albums avec mes quatre formations.

Dimanche, le public est invité à fêter votre jubilé. A quoi doit-il s’attendre?

Je ne suis pas dans la confidence de ce que mes formations ont conçu. J’aurai sans doute des surprises moi-même. Ce que je sais, c’est qu’à 15h à l’église de Belz, le public pourra assister aux prestations de mes trois chorales et de mon groupe Ardarah, chacun avec son identité propre.

Je dirigerai Arpèges avec son répertoire sacré autour de Jean Vieillot, Monteverdi, Jacques Berthier et mon Ave Maria.

Lui succèdera La Grand’Voile avec des chants tels Fanny de Laninon, Le Grand Vent…

Puis viendra Ardarah et la musique irlandaise. Je serai au violon, Vincent Corlay au piano, Mireille Bozec et Pierre Clouard aux bodhrans.

Enfin, en quatrième partie, Chant du Large entonnera notamment Kalondour de Gilles Servat, Les Sardinières de Jean-Luc Rougnant…

Quelque chose est prévu pour clôturer l’évènement?

Suivra un pot de l’amitié organisé salle des Astéries à Belz pour prolonger l’évènement. La musique est un langage universel. Chaque concert est un moment de partage, d’humanité qui dégage une fabuleuse ambiance et j’espère que la magie opérera, car c’est ce qui m’importe. Grâce à la musique, j’ai rencontré de belles personnes.

 

https://www.ouest-france.fr/culture/musiques/a-belz-un-concert-exceptionnel-pour-marquer-les-50-ans-de-carriere-du-musicien-michel-ouremanov-6da68528-fbde-11ee-ace2-9fae4b2f67b4?fbclid=IwZXh0bgNhZW0CMTEAAR3XzvtdbcU-UzfxKwNKqNU0e6aKYeutkdz15YPwpOM_7AMUtZP-wWXNwL4_aem_AdOeJln6_vBqhXeS0eRboycy5eQMNQpg0FBD6hOHoHTU0vFfqxKjYun2_dyA6_ClLOp2H-PdZl4QS7lpxkXFjKAA